Le Fonds mondial et la crise financière de la lutte au VIH : un grave recul en matière de VIH et de droits de la personne Déclaration et recommandations
Le Groupe de référence de l’ONUSIDA sur le VIH et les droits de l’homme publie une déclaration et des recommandations sur le Fonds mondial et la crise financière de la riposte au VIH
Genève, 30 janvier 2012 – L’annulation, annoncée en novembre 2011, du 11e cycle de subventions par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, en raison de ses difficultés financières, confronte la communauté internationale à une crise de santé et des droits de la personne. Depuis son premier cycle de subventions, en 2002, le Fonds mondial a joué un rôle indispensable dans le progrès vers l’atteinte des objectifs de santé et de droits de la personne liés à la riposte mondiale au VIH.
Les difficultés financières du Fonds mondial font partie d’une crise mondiale plus générale du financement de la riposte au VIH. Cette crise financière est le plus grand enjeu de droits de la personne jamais rencontré dans la riposte au VIH. Fait paradoxal, le financement est en stagnation, voire en recul, au moment même où la science, la médecine et les programmes offrent les moyens susceptibles de vaincre le VIH.
Le Groupe de référence de l’ONUSIDA sur le VIH et les droits de l’homme est d’avis que la réduction ou le non-respect des promesses de soutien financier au Fonds mondial, par les gouvernements de pays donateurs, doit être compris dans sa pleine mesure – il s’agit d’un abandon d’obligations légales à l’égard des droits de la personne. Le Groupe de référence est par ailleurs d’avis que, bien que le Fonds mondial et d’autres efforts multilatéraux et bilatéraux soient nécessaires à assurer des ressources suffisantes afin d’arriver au plein exercice du droit à la santé, les gouvernements de nombreux pays à revenu faible et moyen échouent à leurs obligations de droits humains envers leurs peuples en ne prévoyant pas des budgets adéquats pour la santé. Le Fonds mondial et d’autres formes d’assistance internationale sont indispensables, mais les pays en développement ne doivent pas s’en servir comme d’un prétexte pour ne pas financer suffisamment la santé, en général, et la riposte au VIH, en particulier.
Dans ce contexte, le Groupe de référence formule des recommandations; notamment celles-ci :
- Les États devraient réaffirmer leur responsabilité partagée à l’égard du plein exercice des droits humains à la santé, en finançant adéquatement la riposte au VIH. Les améliorations massives que le Fonds mondial a rendues possibles, en matière d’accès à la prévention, au traitement et aux soins pour le VIH, seront menacées si les gouvernements des pays à revenu élevé ne respectent pas leurs promesses de financement, retardent leur versement de ces sommes et/ou ne s’engagent pas à augmenter leurs investissements dans le Fonds mondial. Les pays récipiendaires doivent, pour leur part, augmenter leurs propres investissements nationaux dans des programmes de riposte au VIH et respecter leurs engagements à hausser leurs budgets pour la santé en général.
- Le directeur exécutif de l’ONUSIDA et les employés qui travaillent pour celui-ci, au Secrétariat et au sein des coparrainants, devraient faire valoir haut et fort, et avec constance, la nécessité de rétablir et de hausser le soutien financier de la riposte mondiale au VIH/sida, y compris du Fonds mondial en tant que joueur important parmi ses principaux mécanismes de financement.
Le texte complet de la déclaration et des recommandations du Groupe de référence est accessible par le lien ci-dessous.
Le Groupe de référence de l’ONUSIDA sur le VIH et les droits de l’homme a été créé en 2002 pour conseiller le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) sur toutes les questions touchant le VIH et les droits de la personne. Il s’exprime à titre d’organe consultatif indépendant et ses points de vue ne reflètent pas nécessairement ceux du Secrétariat ou des coparrainants de l’ONUSIDA.
Le Groupe de référence remercie et félicite monsieur Michel Kazatchkine pour son leadership et, en particulier, son appui vigoureux à l’égard des droits de la personne, au cours de ses années à la tête du Fonds mondial. Le Groupe de référence exhorte les nouveaux dirigeants du Fonds à aborder la crise du financement comme étant une question de droits de la personne et il se tient à leur disposition, en particulier pour faire en sorte que le Fonds mondial reçoive le plein montant du financement qui lui est nécessaire, et pour appuyer la mise en œuvre en temps opportun des éléments de la nouvelle stratégie du Fonds mondial qui ont trait aux droits de la personne.
Pour de plus amples renseignements sur le Groupe de référence, sa déclaration ou ses recommandations, communiquez avec Ralf Jürgens, responsable du Secrétariat du Groupe de référence, à info@hivhumanrights.org.
Déclaration
Le Fonds mondial et la crise financière de la lutte au VIH : un grave recul en matière de VIH et de droits de la personne Déclaration et recommandations (pdf – 300,00 Ko)30 janvier 2012